Miguel Indurain

Site retraçant la carrière du Roi Miguel

Biographie

Après une carrière bien remplie chez les amateurs avec notamment un titre de Champion d'Espagne à Elda en 1983 et une participation aux Jeux Olympiques de Los Angelès en 1984 (abandon), Miguel Indurain passa professionnel dans l'équipe Reynolds durant le cours de la saison 1984. Une formation à laquelle il restera attacher tout au long de sa carrière (ndlr : l'équipe deviendra ensuite la non moins célèbre Banesto).

Cette année là, il participa à la fameuse Course de la Paix et termina également 38ème du Tour de l'Avenir, une course réservée aux jeunes coureurs. Même si il termine assez loin au classement, il se distingua (déjà !) dans le contre la montre en remportant le chrono individuel et celui par équipe.

Leader 4 jours sur la Vuelta à 20 ans !

Des débuts d'autant plus prometteurs qu'en 1985, il commença la saison de manière encourageante avecune deuxième place à la Ruta Del Sol. Il accrut sa notoriété en portant durant quatre jours le maillot de leader sur le Tour d'Espagne, un honneur pour tout coureur Ibérique. C'est encore lors du Tour de l'Avenir qu'il étoffa son palmarès en remportant cette année là deux étapes supplémentaires.

Tour CEE 1986

Son statut de coureur prometteur fut confirmé par un succès de prestige dans le Tour de l'Avenir - CEE 1986 (ndlr : victoire dans le prologue, le CLM et le classement par points). Il s'imposa également dans le Tour de Murcie et termina 6ème du Grand Prix du Midi-Libre et du championnat d'Espagne sur route.

Tout le monde était unanime qu'il faudrait à présent compter sur le coureur espagnol dans les prochaines années surtout sur les courses à étape.

L'année 1987 vit Miguel continuait à agrandir son palmarès avec notamment une victoire finale dans le Tour des Vallées Minières. Toutefois, il n'obtient pas de succès prestigieux même s'il glana entre autre des victoires dans son pays à la Semaine Catalane, au Tour de Murcie ou au sur celui de Galice

En 1988, il passa à la catégorie supérieure en s'imposant dans le très difficile Tour de Catalogne et termina sixième de la Clasica San Sebastian. Des performances très honorables pour un jeune coureur même si on attendait toujours un grand succès ou des victoires hors de ses frontières. Ses attentes ne tarderont d'ailleuirs pas et interviendront dés 1989 avec deux grandes victoires, qui plus est, hors d'Espagne : Paris-Nice suivi quelques jours plus tard par un succès sur le Critérium International, épreuve récompensant toujours un coureur complet. La cerise sur le gâteau intervint avec une victoire d'étape sur le Tour de France (ndlr : la première d'une longue série) et une 17ème place au Classement général. Miguel semblait aimer de plus en plus la France ...

En outre, il accumula les bons résultats en terminant 7ème de la Flèche Wallonne, 10ème de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Suisse ... Il pointait désormais au 20ème rang de la hiérarchie mondiale. Sans conteste, Miguel venait de franchir un sérieux palier.

Equipier de luxe

L'Espagnol n'était pas du genre à se reposer sur ses lauriers et fit aussi bien voir même mieux l'année suivante (1990) ! Il commença en fanfare la saison en conservant son titre sur Paris-Nice. Il gagna à nouveau une étape sur le Tour de France et améliora même son classement en terminant cette fois-ci 10ème.

Il réalisa d'autres belles performances en prenant la 3ème place du Championnat d'Espagne sur route, 4ème de la Flèche Wallonne et de la Bicicleta Vasca, 7ème du Critérium International et du Tour d'Espagne, 12ème de Liège-Bastogne-Liège et du Championnat du Monde sur route.

Il prouva également qu'il pouvait briller sur les courses d'un jour en remportant la prestigieuse Clasica San Sebastian, une épreuve de Coupe du Monde. Il fit un bond au classement mondial et se retrouva désormais au quatrième rang.

Première victoire de Miguel dans le Tour

L'année 1991 marqua le départ d'une longue aventure sur les Grands "Tour". Il remporta pour la deuxième fois le Tour de Catalogne. Il manqua de peu la victoire dans le Tour d'Espagne en prenant la deuxième place, une course où il ne prendra plus le départ hormis lors de sa dernière année professionnelle.

Puis arriva le Tour de France. Après avoir épaulé son leader Pedro Delgado les années auparavant, Miguel prit ses responsabilités et fit plier tous les prétendants à la victoire finale dans la 13ème étape à Val Louron, l'étape reine. Il laissa la victoire à Claudio Chiappucci tandis que lui en profitait pour enfiler son premier maillot jaune. Auparavant, Miguel avait déjà lancé un avertissement en remportant la 8ème CLM à Alençon mais peu de spécialistes attendait l'enfant de Navarre à pareil niveau dans la montagne. Il contrôla ses adversaires jusqu'à Paris en n’oubliant pas de remporter le deuxième CL,s'adjugeant ainsi son premier Tour de France. En fin de saison, il termina 3ème du Championnat du Monde sur route, battu par Gianni Bugno, son dauphin lors du dernier Tour de France. Il occupait dorénavant la deuxième place du classement mondial !

Miguel en Rose

Après un dernier exercice brillant, Miguel Indurain voulait marquer encore plus les esprits comme les stars d'antan. L'année 1992 fut exceptionnelle ! En effet, l'Espagnol se mit en tête de gagner le Tour d'Italie et de faire le doublé avec le Tour de France. Peu de coureurs avaient réussi cet exploit ! Il prépara son Giro lors du traditionnel Tour de Romandie où il se classa second. Auparavant, il avait terminé 3ème de Paris-Nice.

Fin prêt, il domina le Tour d'Italie de main de maître en remportant deux CLM et en portant le maillot rose de leader durant 20 jours ! Il était le premier espagnol à s'imposer dans cette épreuve, la plus grande après le Tour de France. Avant de défendre son titre sur la Grande Boucle, il prit le soin d'épingler deux grandes courses à son palmarès : un troisième Tour de Catalogne et un titre de Champion d'Espagne sur route (son deuxième maillot national après celui obtenu chez les amateurs).

Il frappa un grand coup sur le Tour dés le prologue en s'imposant dans les rues de San Sébastian, chez lui en Espagne, dans une ambiance de corrida. Une victoire hautement symbolique devant une foule toute acquise à la cause de son champion. L'Espagne avait le vent à poupe puisque cette année là elle accueillit l'Exposition Universelle à Séville, les Jeux Olympiques à Barcelone et le départ du Tour de France. Miguel remporta son second Tour de France après un numéro ahurissant dans le CLM du Luxembourg qui fera date ! Il décrocha une nouvelle place d'honneur au Championnat du monde sur route (6ème), une course qu'il affectionnait particulièrement. Logiquement, il devint numéro un mondial.

Nouveau doublé Giro / Tour

Après son doublé l'année auparavant, Miguel voulut rééditer son exploit en 1993. Ce fut chose faite avec une deuxième victoire dans le Giro et une troisième sur le Tour de France. L'espagnol semblait intouchable sur les courses par étapes de trois semaines ! Il connut toutefois deux désillusions : une seconde place au championnat d'Espagne sur route et une seconde au Championnat du Monde sur route alors que la victoire lui semblait promise à Oslo. Sous la pluie, c'était le jeune prometteur américain Lance Armstrong qui surprit tous les ténors pour devenir le plus jeune Champion du Monde de tous les temps. Malgré tout, Miguel conserva sa place de numéro un mondial.

Après deux doublés en deux ans, Miguel voulut réaliser la passe de trois. Un pari qu'il perdit sur le Giro en étant devancé sur le podium final par Berzin et le prometteur grimpeur ailé Marco Pantani. C'était la première fois que Miguel était battu sur un grand Tour depuis qu'il était en haut de l'affiche !

Indurain chez les Grands

Toutefois, personne ne l'empêcha de remporter son quatrième Tour de France. Il n'était plus qu'à une longueur de Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault, tous trois quintuple vainqueur du Tour de France. Miguel voulut une nouvelle fois écrire l'histoire en tentant de battre le record de l'heure à Bordeaux. Pari réussi en parcourant la distance de 53.040 km en 60 minutes. Par la même occasion, il décrocha le record du 10 et du 20 km d'Espagne.

L'année 1995 fut l'une des plus belles du règne de Miguel. Il remporta plusieurs courses par étapes : Tour de la Rioja, Tour de Galice mais surtout le Dauphiné-Libéré et le Grand-Prix du Midi Libre, deux épreuves importantes en vue de la préparation à la Grande Boucle. Sur le Tour France, il s'imposa pour la cinquième fois en 5 ans ! Il était le premier coureur à réaliser pareil exploit (ndlr : exploit égalé puis dépassé par Lance Armstrong avec 7 Tour de France en 7 ans !). Il se prépara ensuite nuit et jour en vue du Championnat du Monde à Bogota.

Indurain en Or

En effet, il s'agissait pour l'espagnol de l'une de ses dernières chances pour décrocher le maillot arc-en-ciel. De plus, le circuit était sûrement l'un des plus exigeantsde l'histoire du cyclisme à plus de 2000 mètres d'altitude,qui plus est en fin de saison. Le mercredi, il s'imposa dans l'épreuve CLM des Championnat du Monde. Il décrochaitainsi son premier maillot arc-en-ciel et sa première médaille d'or sur le plan International. Comme en 1993 dans l'épreuve en ligne, Miguel fut tout proche de la gagne. Alors que la victoire semblait lui tendre les bras, il dut freiner ses ambitions et ronger son frein pour protéger son équipier Abraham Olano échappé dans le final. C'est finalement ce dernier qui s'imposa et qui devint le premier espagnol Champion du Monde de l'histoire. Miguel mit un point d'honneur à prendre la seconde place. Par ailleurs, il termina au 3ème rang du classement mondial.

En 1996, Miguel tenta de devenir le premier coureur à remporter six fois le Tour de France. Après un joli succès dans le Dauphiné-Libéré où il était le tenant du titre, il ne fut jamais dans le rythme lors du Tour de France pour lutter avec les meilleurs. Il prit malgré tout une honorable 11ème place. Hélas, les organisateurs avaient prévu cette année là de rendre hommage au roi Miguel avec une arrivée chez lui à Pampelune en Espagne mais la fête ne fut pas totalement celle envisagée.

Le dernier exploit de Miguel fut sa médaille d'Or lors de l'épreuve CLM aux Jeux Olympiques d'Atlanta. Pour la première fois, le cyclisme était ouvert aux professionnels (ndlr : épreuve uniquement réservée aux amateurs avant 1996). Il participa ensuite au Tour d'Espagne mais abandonna. Miguel annonça sa retraite durant la trêve hivernale, le 2 janvier 1997. La saison repartit sans l'un de ses plus grands protagonistes ... Une course cycliste professionnelle porte désormais son nom.